Monthly Archives: June 2015

Publication: Vies d’objets, souvenirs de la Grande Guerre

Maison des sciences de l’homme Lorraine
(USR 3261, CNRS)                            

Centre de recherche sur les médiations
Communication, langue, art, culture

(EA 3476, université de Lorraine/université de Haute-Alsace)

Vies d’objets, souvenirs de la Grande Guerre

Béatrice Fleury
Jacques Walter

Cent ans après les premiers combats, la mémoire de la Grande Guerre vit encore au sein de familles grâce à des « objets-souvenirs » et à des anecdotes parfois douloureuses qui s’y rapportent. À Metz, la bibliothèque universitaire du Saulcy leur a consacré une exposition d’octobre à décembre 2014, en sollicitant le concours du personnel de l’université de Lorraine. C’est ainsi que se sont trouvés rassemblés, au hasard de ce que chacun a confié, des armes blanches comme des ustensiles du quotidien, des livres de propagande et des journaux intimes, des productions industrielles ou encore des pièces issues de l’artisanat de tranchée. Rien de spectaculaire, mais des objets de peu qui disent beaucoup. Et souvent appellent le silence.

PUN-Éditions universitaires de Lorraine
Support Livre relié
Nb de pages 67 p. Bibliographie .
ISBN-10 2814302442
ISBN-13 9782814302440

Commander
http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100800340

CFP: Critical Heritage Theory: Foundational Cores and Innovative Edges

Proposed session for the Association of Critical Heritage Studies

Third Biannual Conference

Montreal, Canada, June 7-10 2016

http://achs2016.uqam.ca/en/

Critical Heritage Theory: Foundational Cores and Innovative Edges

Organizers:

Kathryn Lafrenz Samuels (University of Maryland) and

Melissa F. Baird (Michigan Technological University)

The field of heritage has emerged as a key site of reflection. Influenced by shifts in the academy (e.g., postcolonial, poststructural, and feminist theories), heritage scholars are bringing increased attention to the deployment of heritage as both a conceptual category and a contested field of power and discourse. Nevertheless, significant challenges remain in communicating what comprises the theoretical and methodological toolkit of heritage studies. Scholars are still mapping out the nuances and contexts of critical heritage as a distinct theory, and grappling with what exactly heritage is and why it constitutes a valid area of investigation. This changing vision of heritage as a (quasi-)independent field of study is promising, as it brings increased attention to the political and social contexts of heritage, and how heritage engages theories of development, postcolonial theory, rights and justice, and ecology.

Reflecting on “what does heritage change” and the current state of the field—its theorists, its practices, and its promises—one critique could be that heritage studies lacks a rigorous theoretical or methodological approach. It is something of an irony that so little discussion has been devoted to the intellectual heritage of heritage studies. What theoretical foundations hold the field of heritage studies together and compose its core? What intellectual roots stabilize the field into a coherent endeavor? At the same time, what are the edges of its innovation? As a multidisciplinary, interdisciplinary, and transdisciplinary arena of collaboration and intellectual ‘poaching,’ heritage studies has thrived at the edges of innovation vis-à-vis well-established disciplines. However, as with most interdisciplinary fields, this could be a strength as well as a weakness, and heritage studies stands vulnerable to criticisms of having a weak or even ‘vacuous’ core, or engaging in intellectual dilettantism. In this session we propose it is only by mapping its core theoretical strengths, embedded in a critical intellectual tradition, that we can assertively push forward in innovating along its edges.

Moreover, locating heritage studies in the critical tradition articulates with important debates on how the identity and expertise of the professional heritage scholar is being reconstituted and reimagined. This session continues those debates, and argues that such discussion is most productive when engaging heritage professionals both inside and outside the academy. After all, a major premise of critical heritage theory is to include voices from inside and outside academia, and to provide more interactive models, with mechanisms to identify theoretical and substantive insights and intervene in contemporary debates.

 

Please forward a short abstract to Kathryn Lafrenz Samuels (lafrenzs@umd.edu)  if interested in contributing to the session.

Grant: Lancement de l’appel à candidatures des bourses des collections du musée du quai Branly -Edition 2015-2016

L’appel à candidatures pour les bourses des collections vient d’être lancé. Il est en ligne sur le site  du musée :http://www.quaibranly.fr/fr/enseignement/bourses/bourses-des-collections.html

http://www.quaibranly.fr/en/enseignement/grants/scholarships-for-a-collections-study.html

Cinq bourses sont offertes pour cette sixième édition. Dotées d’un montant de 6000 euros chacune, pour conduire une recherche de courte durée, les bourses des collections sont destinées à permettre à des chercheurs non statutaires ou des étudiants à partir du niveau M2 de financer une enquête de terrain ou un travail d’archives visant à documenter les collections du musée.

A la différence des années précédentes, une liste de thèmes privilégiés par le département du patrimoine et des collections est intégrée dans l’appel à candidatures. J’attire votre attention sur le fait que cette liste n’est pas exclusive.

La date limite de réception des dossiers est fixée au 12 septembre 2015.

 

Vous trouverez ci-joint un document au format A3 destinée à l’affichage (médiathèque, archives, etc.).

Par avance, je vous remercie de votre concours pour la diffusion de cette information.

Diffusion de l’appel à candidatures Bourses collections MQB 2015-2016

Publication : L’ossuaire de Douaumont. Cathédrale de la Grande Guerre

Parution

L’ossuaire de Douaumont. Cathédrale de la Grande Guerre

Ouvrage de 152 pages couleurs
Format 23 x 26 cm
Papier couché 170 g cahiers cousus
Couverture couleur pelliculée

Plus de 230 illustrations, photographies, plans et dessins, archives photographiques inédites des travaux de construction,
archives privées, documents issus des collections de la Bibliothèque nationale de France,
de la Réunion des Musées Nationaux, de l’IFA (Institut Français de l’Architecture), etc.

29€

SERGE DOMINI ÉDITEUR
ISBN : 978-2-35475-094-7

Cet ouvrage qui a reçu le label du centenaire 1914-1918 est publié grâce au concours
du ministère de la Culture et de la Communication, Direction régionale des affaires culturelles de Lorraine.

Conçu pour abriter dignement les ossements d’environ 130 000 hommes (français et allemands) tombés non identifiés sur les champs de bataille de Verdun, l’ossuaire de Douaumont, a été inauguré le août 1932 par le président de la République Albert Lebrun. Dans le cadre des célébrations du centenaire de la Grande Guerre, ce livre, publié avec le concours de la Direction régionale des affaires culturelles de Lorraine, est la première monographie jamais éditée sur cet édifice que l’on peut qualifier de véritable « cathédrale de la Grande Guerre ». L’ouvrage retrace la genèse de l’ossuaire en replaçant son édification dans le contexte historique et mémoriel de l’après-guerre. Servi par une iconographie exceptionnelle, il s’attache à montrer comment cette architecture hors du commun a été commandée et conçue pour devenir le lieu emblématique, mondialement connu, de la commémoration du sacrifice des soldats de la Première Guerre mondiale.

Les auteurs

• Conservateur du patrimoine, Stéphanie Quantin a exercé les missions de conservateur des monuments historiques à la DRAC Lorraine (2011-2014) et a rejoint depuis 2014 l’Institut national d’histoire de l’art.

Catherine Ambroselli de Bayser, théologienne diplômée de l’Institut catholique de Paris, est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence sur George Desvallières, dont le catalogue raisonné de l’œuvre du peintre.

François Janvier exerce depuis 1986 la fonction de conservateur des Anti- quités et Objets d’Art du département de la Meuse. Il est chargé de la gestion du patrimoine mobilier protégé au titre des monuments historiques.

Stéphanie Jacquemot est archéologue spécialiste de la Grande Guerre au service régional de l’archéologie (DRAC de Lorraine).

Pierre-Yves Caillault. Architecte en Chef des Monuments Historiques depuis 1998. Maître d’œuvre pour la restauration du château de Lunéville, de la place Stanislas et de l’église Notre-Dame de Bon-Secours à Nancy. En charge des cathédrales de Strasbourg et d’Albi.

• Professeur à l’Université de Lorraine, Jacques Walter est directeur du Centre de recherche sur les médiations, spécialiste de la médiatisation des conflits et des médiations mémorielles.

 

EXTRAITS DU SOMMAIRE

• La croix, la rose et l’épée

La genèse du projet d’un ossuaire à Verdun

• De la chartreuse des tombes à la nécropole de Douaumont Le concours d’architecture / les différents projets

• La mort transcendée / Une cité des morts à Douaumont Chronologie de la construction de l’édifice

• George Desvallières
Les vitraux de Douaumont / Joyau pour la mémoire

• Les objets d’art et d’histoire de l’ossuaire de douaumont

• Donner une sépulture aux combattants de la Grande Guerre

• Ossuaire de Douaumont / La restauration de l’édifice

• L’Ossuaire de Douaumont
vu dans et par la presse nationale (1920-1932)

• Postface de Philippe Claudel de l’Académie Goncourt

CFP: Patrimoines alimentaires, Paris, October 2015

[Call in English below] 

Appel à communication 

Patrimoines Alimentaires et Pratiques Culinaires 

Colloque international interdisciplinaire 

14-16 octobre 2015 

Muséum National d’Histoire Naturelle

57 rue Cuvier, 75005 PARIS

Nous proposons de rassembler, autour du thème populaire et fédérateur qu’est la cuisine, des chercheurs de tous les domaines, afin de tenter de comprendre collectivement ce qui est mis en avant dans la construction des patrimoines alimentaires et qui relève de spécificités dans la combinaison des ingrédients et des techniques pour obtenir des consistances, des saveurs, des arômes, et une esthétique propres à un groupe social ou culturel, tant au niveau de l’alimentation ordinaire (quotidienne ou festive) que celui de la haute cuisine. L’idée est de croiser différentes approches pour parvenir à cette compréhension globale : celles des physiciens, chimistes et biologistes (qui travaillent sur les ingrédients, leurs origines, leurs propriétés, leurs transformations, leur impact sur la physiologie et la santé) avec celles des anthropologues, sociologues, géographes, historiens, archéologues (qui travaillent sur les terroirs, les techniques de transformation des aliments, les livres de recettes anciens et récents, les modes de consommation, les représentations, les expressions culturelles, les dynamiques identitaires et, bien entendu, les patrimonialisations).

Appel à communication 

Nous attendons des contributions, toutes disciplines confondues, qu’elles éclairent notre compréhension des pratiques culinaires et de la construction des patrimoines alimentaires.

Les communications pourront notamment aborder des sujets tels que (liste non exhaustive):

PRODUITS, TECHNIQUES ET IDENTITÉS

-Evolution des pratiques et des techniques (de la préhistoire à nos jours)

-Circulation, échange et appropriation de produits et de savoir-faire

-Fermentations: mises en oeuvre, diversités (plats, boissons)

-Aspects sensoriels

-Géographie des goûts et des dégoûts

CONSTRUCTION ET VALORISATION DES PATRIMOINES ALIMENTAIRES

-Origines et histoire des systèmes alimentaires

-Diversification alimentaire: gestion, production et usage de la biodiversité

-Diffusions, innovations, métissages

-Terroirs et territoires

-Mise en scène des patrimoines

MARKETING ET MARCHÉS ALIMENTAIRES: ENJEUX DE QUALITÉ ET SANTÉ

-Intérêts économiques des patrimonialisations

-Circuits alimentaires: qualité et durabilité

-La filière biologique: enjeux économiques et écologiques

-Alimentation, mode de vie et maladies métaboliques

-Le développement des préférences alimentaires : effets culturels et générationnels

Il est porté à l’attention des participants que l’originalité de ce colloque repose en grande partie sur sa nature interdisciplinaire, ce qui entraine des contraintes sur le contenu et la forme des présentations. Dans un souci de compréhension mutuelle, et afin de favoriser au maximum les échanges, il est demandé aux intervenants d’inscrire leur propos dans un cadre aussi vaste que possible et d’éviter tout jargon difficilement compréhensible par une audience non spécialiste de leur discipline.

Pour toute proposition de communication, merci d’envoyer avant le 10 juillet 2015 un titre, un résumé (< 400 mots) en français ou en anglais, un bref CV (< 1 page), ainsi que vos coordonnées (tél/mail/adresse postale) conjointement à Esther Katz (katz@mnhn.fr) et Christophe Lavelle (lavelle@mnhn.fr). Les auteurs des propositions retenues seront prévenus dès la fin juillet.

Le colloque se tiendra en français et en anglais. 

Organisateurs (contact)

Esther Katz, IRD -Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris –katz@mnhn.fr

Christophe Lavelle, CNRS –Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris –lavelle@mnhn.fr

Comité scientifique 

Guy Chemla, Université Paris 4

Renaud Debailly, Université Paris 4

Charles-Édouard de Suremain, IRD -Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Dominique Fournier, CNRS –Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Jean-Pierre Grill, Université Paris 6

Esther Katz, IRD -Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Christophe Lavelle, CNRS –Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Vincent Maréchal, Université Paris 6

Vincent Moriniaux, Université Paris 4

Emilien Schultz, Université Paris 4

Call for paper

Food Heritage and Culinary Practices 

International and interdisciplinary symposium 

October 14-16th 2015 

National Museum of Natural History

57 rue Cuvier, 75005 PARIS

We propose to bring together researchers from all fields around the core theme of cooking in order to collectively understand the construction process of food heritage. Specific combinations of ingredients and techniques, from daily, festive or professional cooking, allow achieving textures, flavors, aromas and aesthetics peculiar to a social or cultural group. We wish to combine different approaches to reach this global awareness. We will engage physicists, chemists and biologists, who work on ingredients, their origins, their properties, their processing, their impact on physiology and health, along with anthropologists, sociologists, geographers, historians, archaeologists who work on terroir, food processing techniques, old and modern recipe books, consumption patterns, representations, cultural expressions, identity and, of course, heritage.

Call for paper 

We expect contributions, from all disciplines, that could enlighten our understanding of culinary practices and the construction of food heritage.

Papers may address topics such as (partial list): 

PRODUCTS, TECHNIQUES AND IDENTITIES

-Evolution of practices and techniques (from prehistory to the present)

-Circulation, exchange and appropriation of products and associated knowledge

-Fermentations: implementations, diversity (meals, drinks)

-Sensory aspects

-Geographic distribution of taste and distaste

CONSTRUCTION AND DEVELOPMENT OF FOOD HERITAGE

-Origins and history of food systems

-Food diversification: management, production and use of biodiversity

-Propagations, innovations, crossings

Terroirs and territories

-Heritage scenography

MARKETING AND FOOD MARKETS: QUALITY AND HEALTH ISSUES

-Economic advantages of heritagization

-Food trade channels: quality and sustainability

-The organic sector: economic and ecological issues

-Diet, lifestyle and metabolic diseases

-The development of food preferences: generational and cultural effects

Beware that the originality of the conference largely depends on its interdisciplinary nature, which constrains the content and form of presentations. In order to favor mutual understanding and to enhance discussions, speakers are asked to position their talk in a wide framework and avoid any technical jargon difficult to understand by people from other disciplines. 

For any communication proposal, please send before July 10th, 2015 a title, abstract (< 400 words) in English or French, a brief CV (< 1 page) and contact information (phone / e-mail / postal address) both to Esther Katz (katz@mnhn.fr) and Christophe Lavelle (lavelle@mnhn.fr). Authors of selected proposals will be notified by end of July. 

The conference will be held in French and English 

Organizers (contact)

Esther Katz, IRD -Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris –katz@mnhn.fr

Christophe Lavelle, CNRS –Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris –lavelle@mnhn.fr

Scientific committee 

Guy Chemla, Université Paris 4

Renaud Debailly, Université Paris 4

Charles-Édouard de Suremain, IRD -Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Dominique Fournier, CNRS –Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Jean-Pierre Grill, Université Paris 6

Esther Katz, IRD -Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Christophe Lavelle, CNRS –Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris

Vincent Maréchal, Université Paris 6

Vincent Moriniaux, Université Paris 4

Emilien Schultz, Université Paris 4

Job: British Museum, Project Curator, South Africa Exhibition

Please find the link below for a contract position beginning immediately and ending February 2017 for a project curator for a South Africa exhibition at the British Museum.

CFP : Ouvrage collectif Mutations urbaines et questions du patrimoine dans le Golfe de Guinée

APPEL A CONTRIBUTIONS POUR LA PUBLICATION D’UN OUVRAGE COLLECTIF
 
THEME : MUTATIONS URBAINES ET QUESTIONS DU PATRIMOINE DANS LE GOLFE DE GUINÉE
 
I-                   PROBLEMATIQUE
Les villes africaines de la côte atlantique, en particulier celles du Golfe de Guinée, ont connu depuis les indépendances des mutations qui ont progressivement transformé leur paysage. De Dakar à Luanda, les pouvoirs publics, dans leur ambition d’arrimer ces espaces aux besoins et expressions de la vie actuelle, ont engagé d’importantes opérations de restructuration et de rénovation qui ont considérablement remodelé le tissu urbain de ces espaces atlantiques. Ces actions se justifient en grande partie, par le fait que ces villes qui ont été le point de départ de la vie urbaine pour la plupart des pays africains ayant une ouverture sur l’atlantique, n’ont pas bénéficié à proprement parler d’une planification à leur création, exception faite des espaces intéressant les administrations coloniales. La « ville coloniale » excluait d’ailleurs de l’espace urbain la plupart des quartiers occupés par les Noirs. Ces cités portuaires, nées surtout d’échanges de biens et de personnes, mais aussi de transferts d’idées et de pratiques entre l’Europe et l’Afrique, ont conservé jusqu’à un passé récent plusieurs traces de leur histoire plurielle. Mais, le travail engagé de transformation ou de renouvellement du tissu urbain ne pourrait-il pas poser le problème de conservation du patrimoine historique de ces villes au passé singulier ?  
C’est là, dans ces espaces, que les Portugais, premiers Européens sur les côtes atlantiques de l’Afrique, mettent en place dès le XVe siècle un type de commerce visant à détourner les trafics continentaux vers l’océan où se trouvent les positions européennes, et servant de modèle aux échanges économiques et sociaux de la côte ouest-africaine. Avec l’intensification des échanges due en grande partie à la traite des esclaves, on assiste progressivement au renforcement des positions par la construction de forts destinés à protéger les Européens et leurs biens. Côté africain, il existe désormais sur le littoral, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, des groupes intermédiaires commerciaux rattachés aux classes gouvernantes et chargés des transactions commerciales avec les commerçants européens et les populations de l’hinterland. La côte est ainsi devenue un pôle d’attraction aussi bien pour les riverains que pour les habitants de l’intérieur.
Cette côte atlantique devenue familière aux puissances européennes a également accueilli plusieurs quartiers généraux aussi bien de conquêtes que d’administrations coloniales en Afrique. En outre, l’établissement des Européens, le mélange avec les peuples autochtones et d’autres venus de l’hinterland, le déroulement de la colonisation et la décolonisation ont entraîné dans ces villes des événements qui ont marqué profondément les consciences. Les heurs et malheurs des uns et des autres y ont été inscrits.
Dans un contexte de plus en plus concurrentiel où le patrimoine est porteur de nombreux enjeux (économiques, sociaux, culturels, touristiques, mémoriels, etc.), les politiques patrimoniales locales tendent à afficher la singularité de chaque ville afin de la positionner dans le jeu de la compétition symbolique, aux plans national et international. Nous pouvons dire avec Michel Verniers & al que « le patrimoine est donc désormais au cœur de la gestion stratégique de l’image de la ville. Les centres historiques et les monuments sont utilisés comme outils de promotion de la ville ». Les contacts atlantiques bien sûr ont laissé de mauvais souvenirs aux Africains (traite des esclaves et colonisation), mais cet héritage, s’il est bien assumé, peut constituer, aujourd’hui et à l’avenir, un capital précieux pour la labellisation du patrimoine des villes de la côte africaine atlantique.
Ce que l’on observe par contre, c’est que depuis les indépendances africaines, les anciennes métropoles se sont efforcées dans certains cas, de maintenir leur mémoire dans ces anciens espaces coloniaux par l’entretien ou la réhabilitation des monuments et autres stèles qu’elles y ont érigés. Les pouvoirs publics postcoloniaux quant à eux, n’ont fait qu’un effort d’appropriation du patrimoine infrastructurel qu’ils ont progressivement adapté aux besoins de leur temps.
La question que l’on peut d’ores et déjà se poser est de savoir si les pouvoirs publics des pays du golfe de Guinée, dans leur intention observée ces derniers temps, de rénover, de développer et de rendre plus attractives les villes de la côte atlantique, tiennent compte de l’histoire singulière de ces cités séculaires et la capitalisent comme élément de patrimonialisation. En d’autres termes, comment concilient-ils la volonté de conserver le passé avec la nécessité d’adaptation aux besoins présents ? Aujourd’hui, face aux défis qu’imposent la restructuration, la rénovation et le développement urbains qui semblent souvent se réaliser aux dépens ou au grand mépris de l’histoire, la survie de l’héritage issu du passé dans ces espaces atlantiques se pose comme une préoccupation majeure.
Pourtant l’antériorité de ces villes fait « d’elles des lieux de mémoire abritant des monuments et édifices qui nous parlent et nous rappellent leur histoire, voire celle de leurs pays ». Quelles orientations donne-t-on aujourd’hui au patrimoine des villes du Golfe de Guinée qui sont, pour la plupart, les principales agglomérations de leurs pays respectifs ?  La réactivation ou la réinvention et l’instrumentalisation de leur passé ne contribueraient-elles pas à donner à chacune d’elles un cachet particulier et original ? 
En somme, cet à appel à contributions vise à produire un ouvrage collectif sur l’héritage historique et les actions de patrimonialisation dans les villes africaines situées le long du golfe de Guinée. Les différentes contributions peuvent s’inscrire dans divers axes thématiques dont par exemple les suivants :
 
AXE I : Les villes du Golfe de Guinée et leurs mémoires
C’est une vérité de Lapalisse de dire que les villes du Golfe de Guinée se sont construites grâce aux nombreux échanges et aux contacts réguliers qu’elles ont entretenus avec des cultures étrangères.  De ce riche passé, ces villes portent encore de nombreux stigmates et les composantes urbaines continuent dans de nombreux cas de véhiculer la mémoire de l’esclavage, de la résistance à l’occupation coloniale, de la dénonciation de l’ordre colonial et de la décolonisation.
AXE II : Les villes du Golfe de Guinée et leurs mutations à travers les époques
Les successives expériences européennes (coloniales surtout) et afro brésiliennes (aussi) connues par les villes du Golfe de Guinée ont favorisé des mutations différentes de celles que connaitront par exemple les villes de l’hinterland.  Ces mutations ont été fonction de la puissance européenne en présence ; alors que l’urbanisation dans les villes sous influence allemande semblait se faire de façon plus vivace, avec une grande autonomie des villes naissantes, celle des territoires dominés par la France et la Grande Bretagne semblait se faire avec moins d’entrain mais toujours avec la même volonté de marquer de leur empreinte (architecturale, urbanistique, etc.) leur présence outre-maritime.
Pour certains territoires (le Cameroun par exemple) ayant connu plusieurs influences (allemande, puis franco britannique), il pourrait être aussi intéressant de voir comment se côtoient ces différentes influences et quel sens prennent les politiques de rénovation, restauration et de restructuration urbaines dans ce contexte.
AXE III : Le patrimoine, les monuments et les musées des villes du Golfe de Guinée
L’histoire des villes du Golfe de Guinée leur a légué un bottin important d’édifices, de monuments et d’objets qui constituent leur richesse historique et culturelle. Dans ce registre, il s’agit de proposer des contributions portant sur le patrimoine architectural colonial, le patrimoine commercial, le patrimoine industriel, le patrimoine religieux, le patrimoine portuaire et sur les musées maritimes qui, là où ils existent, ont souvent la prétention de retracer le parcours et l’itinéraire des villes et des pays qui leur donnent vie.   Cet héritage issu du passé et de l’influence occidentale, s’ajoute à des modes de vie, à des manières d’habiter et à des habitus qui ont en plusieurs endroits conduit à la préservation des lieux initiatiques et cultuels des populations.
 
AXE IV :   Les politiques patrimoniales dans les villes du Golfe de Guinée
A l’évidence, à chacune des étapes et des phases connues par ces villes, il est apparu, selon des modalités précises et suivant des enjeux particuliers, le souci de faire le tri, de restaurer et de protéger ce qui intéressait les acteurs du moment. Ce faisant, la définition des politiques urbanistiques inhérentes à ces choix n’a pas toujours tenu compte de l’identité et de l’histoire de la ville et/ou du pays. Cet axe invite aussi les contributeurs à s’intéresser à la manière dont les politiques urbaines sont élaborées et comment elles sont comprises par les habitants des villes du Golfe de Guinée. Ces derniers ont-ils conscience de l’histoire de leur ville ? Y sont-ils attachés ? Quels sont les principaux acteurs qui interagissent dans les projets de transformation de l’espace urbain ? D’où proviennent les financements ? En somme, les projets urbanistiques ayant généralement leurs adversaires et leurs partisans, il serait intéressant d’interroger les débats et/ou les compromis qui se font et se défont autour des projets liés à la transformation des villes.
COORDINATEURS
Jean Baptiste Nzoguè, Université de Douala, Cameroun
Isidore Pascal Ndjock Nyobe, Université de Douala, Cameroun
Emmanuel Tchumtchoua, Université de Douala, Cameroun
II-                RECOMMANDATIONS
Cet appel à contributions s’adresse aux historiens, sociologues, anthropologues, psychologues, économistes, géographes, politologues, urbanistes, architectes, conservateurs de patrimoine, muséologues, etc.
a)      Le contenu des articles
Centrés sur les villes du Golfe de Guinée, les articles doivent avoir un lien direct avec le thème ou l’un des aspects de la problématique.
b)     Délais
Rédigés en français ou en anglais, le titre et un résumé de 300 mots avec une notice biographique de 100 mots devront parvenir par courriel à la fois à monsieur Jean Baptiste Nzoguè (jeanbapt.nzogue@yahoo.fr) ET à monsieur Isidore Pascal Ndjock Nyobe (pascal_ndjock@yahoo.fr) au plus tard le 31 août 2015. Les résultats de la sélection seront communiqués courant septembre 2015; les candidats retenus devront ensuite faire parvenir leurs articles au plus tard le 15 décembre 2015. Le livre sera publié courant 2016.
 N.B. Dans l’objet de votre message, veuillez inscrire la mention Golfe de Guinée.
c)      Protocole de rédaction
–          La première page doit contenir (avant le résumé) :
1)      Le titre de l’article, le ou les noms de ou des auteurs, l’institution d’attache ;
2)      Les adresses (Téléphone, E-mail, Boîte postale).
–          La version définitive de l’article doit être comprise entre 15 et 25 pages.
–          La police : Times New Roman
–          La taille de la police du corps du texte : 12
–          L’interligne : 1,5
–          Longues citations (plus de trois lignes) : taille de la police (10), interligne (1), retrait à gauche (1,25 cm).
–          Courtes citations (trois lignes ou moins) : texte entre guillemets « … » ; taille de la police (12), interligne (1,5).
–          Les intertitres doivent être présentés de la manière suivante : (I, A, B, II, A, B, etc.).
–          Illustrations : Titre au-dessus (centré taille 10) ; Sources en dessous (centré taille 10).
–          Les titres d’ouvrages,  de revues et journaux en italique.
–          Les titres de thèses, mémoires, d’articles et de communications sont entre guillemets et sans italique.
–          Les notes de bas de page (références bibliographiques, sources et notes explicatives diverses) : Taille de la police (10), Interligne (1). La numérotation de ces notes de bas de page en chiffres arabes (1, 2, 3) en continue.
Exemple :
1-       E. Tchumtchoua et A. F. Dikoumè (dir.) Douala, histoire et patrimoine, Yaoundé, Clé, 2014, 389 p.

Workshop: La patrimonialisation au Vietnam : un état des lieux – Jeudi 18 juin 2015 à partir de 9h

affichepatrimonialisation au vietnam

 

 

programme

Publication: La Revista d’Etnologia de Catalunya, en anglès

Acaba d’aparèixer publicat el núm. 40 de la Revista d’Etnologia de Catalunya sota el títol genèric “Anthropology and Ethnological Heritage: a current view from Catalonia“. Es tracta d’un número especial íntegrament en anglès, confegit a partir d’articles publicats originalment en català en números anteriors. En concret, la compilació reuneix quinze articles de temàtica diversa més un d’inèdit sobre els centres d’estudi dels Països Catalans. Aquesta acció té per objectiu aconseguir un major ressò, entre el públic no catalanolector,! tant de la recerca etnològica com de les reflexions antropològiques vessades en els successius números de la revista, la qual es ve publicant de manera ininterrompuda des de l’any 1992.

Sumari:

The Ebro Delta cottages: one of the oldest and most unique forms of traditional housing in Catalonia. M. Carme Queralt

Shantytowns in the city of Barcelona: Can Valero, La Perona and El Carmel. Xavi Camino Vallhonrat, Òscar Casasayas Garbí, Flora Muñoz Romero, Pilar Diaz Giner, Max Díaz Molinaro, Mercè Tatjer Mir, Cristina Larrea Killinger

Workshop: Demi-journée d’étude de Frabriqu’am – 25 juin 2015 – Circonscrire le patrimoine : chercheurs, professeurs amérindiens, chamanes et autres acteurs de la recherche patrimoniale

Demi-journée d’étude ANRFABRIQ’AM – La fabrique des “patrimoines” : Mémoires; savoirs et politique en Amérique indienne aujourd’hui

Circonscrire le patrimoine : chercheurs, professeurs amérindiens, chamanes et autres acteurs de la recherche patrimoniale

Jeudi 25 juin 2015
Univ. Paris Ouest Nanterre la Défense
de 9h30 à 15h30, bât. de la MAE, salle 308 (3e étage)

Les pratiques de patrimonialisation de biens tangibles et intangibles ont contribué au développement d’une série d’actions indigènes de recherche et de mis en valeur des patrimoines amérindiens. Cet atelier s’interrogera sur la place, le rôle et les activités de ces ‘nouveaux’ spécialistes des ‘cultures’ amérindiennes.

Face à un sentiment d’insécurité quant à la continuité socioculturelle qui ne date pas d’aujourd’hui, différentes populations amérindiennes cherchent à s’assurer de la transmission de leurs pratiques culturelles et de leurs ‘traditions’. A travers l’élaboration des pratiques propres de transmissions et de registre, ou par la participation dans des démarches missionnaires, politiques, éducatives et scientifiques, plusieurs populations entament un processus réflexif sur leurs ‘cultures’ et leurs ‘traditions’. Si ce processus n’est pas nouveau, il a été récemment catalysé par des actions politico institutionnelles comme les programmes nationaux et internationaux (UNESCO) de patrimonialisation des biens tangibles et intangibles, les programmes d’éducation multiculturelle et plurilingue, les programmes de développement économique et du tourisme. Fortement liée à l’évolution politique et juridique des droits autochtones, les populations amérindiennes se penchent de plus en plus sur leurs pratiques culturelles à fin de les identifier, de les circonscrire, de les registrer et de les transmettre. Les modes de transmission ainsi que les contenus transmis varieront fortement selon le public à qu’il se dirige – de la parenté proche, passant par ‘l’ethnie’ et arrivant à la ‘communauté internationale’.
Dans ce contexte ont voit émerger des nouveaux spécialistes culturels, des acteurs fortement engagés dans cette démarche réflexive : des professeurs et chercheurs indigènes, des chamanes, des intellectuels, des leaders communautaires, des guides touristiques, des artistes… C’est ce qu’on voit par exemple au Brésil. Dans deux démarches politico institutionnelles distinctes, mais fortement associées, dans la politique d’éducation multiculturelle et plurilingue et dans les programmes de patrimonialisation culturels (à niveau national comme ce promu par l’Institut du patrimoine historique (IPHAN) ou international comme ce de l’UNESCO), la formation de ‘chercheurs amérindiens’, qui réaliseront la recherche sur leur propre culture est fortement recommandée et est devenue pratique courante des programmes. Prenons par exemple le cas de l’éducation multiculturelle et plurilingue. Dans la quasi-totalité des formations des maîtres indigènes la constitution du stagiaire en chercheur de sa propre culture et langue et devenue une pratique institutionnalisée. Un professeur amérindien sera, avant tout, un chercheur de sa propre culture. Et avec ses recherches il construira, en accord avec ‘la communauté’, les programmes d’enseignement scolaire. Une démarche très similaire peut-être retrouvée dans les activités liées aux programmes de sauvegarde des patrimoines intangibles, qui se reposeront principalement sur les recherches, les classifications et les catégorisations réalisées par les amérindiens, devenus ‘chercheurs de leurs cultures’.
Dans cette demi-journée d’étude nous nous proposons de nous pencher sur ces nouveaux acteurs pour réfléchir sur la place, le rôle et les activités de ces ‘nouveaux’ spécialistes culturels (soit ils institutionnalisés ou pas). Nous chercherons à décrire et à réfléchir sur ce que les chercheurs amérindiens font ; comment ils le font ; pourquoi ils le font ; à qui ils le font ; et quand ils le font.
Quelle est la compréhension amérindienne du statut de chercheur ? Quelles fonctions, méthodologies et interprétations sont attribuées par les amérindiens à leur recherche ? Quel type de production est généré ? Sur quels supports ? Envers quels publics ? Quelle place institutionnelle et politique à ces acteurs (local et extra localement) ? Ce sont des exemples de questions qui seront débattues lors de cette demi-journée.
Programme

10h-10h30 ─ Chan Vun : Apprendre le livre

• Rocio Noemi M. Martinez – Fcs/Universidad Autonoma De Chiapas
Le verbe chanel signifie en langue maya tsotsil : « apprendre »1. Chano dans la conjugaison à la première personne veut dire « j’apprends ». Dans cette présentation je réfléchirai sur ce que chan vun « apprendre le livre » (qui définit les fonctions de l’écriture et de la lecture de signes alphabétiques), signifie pour les peuples maya tsotsil, où la connaissance (leur patrimoine culturel), est habituellement transmise par diverses formes d’oralité et des techniques du rituel. Il est nécessaire de se rappeler que le système d’écriture en supports fixes, comme chez les anciens mayas, était syllabique et non alphabétique. Il était aussi complémentaire de la pictographie, de l’idéographie et des signes phonétiques, inscrits sur les stèles, la peinture murale, les codex, la céramique, entre outres. Dans ces cas les signes équivalents à l’écriture (qu’aujourd’hui on étudie dans la discipline de la épigraphie) ne transmettaient pas les mêmes signifiances que celles du langage iconique. Le système colonial a détruit beaucoup des formes de transmission des peuples autochtones comme celui de l’écriture maya. Toutefois ils restent dans la mémoire rituelle et dans les langages expressifs (de l’oralité), plusieurs formes qui constituent des système pastellistes d’énonciation et de transmission, que l’on peut nommer “patrimoniales”.
1. Xchanel c’est la traduction d’enseigner, toujours liée à la formule: apprendre.

10h35-11h05 ─ Nouvelles méthodes de recherche engagée autour du patrimoine mésoaméricain

• Karla Janiré Avilés González-Labex EFL Paris 7 – PRES Sorbonne Paris Cité / EREA
Cette communication vise à présenter et à s’interroger sur les nouvelles approches de recherche autour du patrimoine, tout particulièrement des langues et des cultures nahuas du Mexique, afin d’éviter les conséquences ethnocides liées à une certaine recherche appliquée de manière directive (advocacy). Ces nouvelles approches, prenant en compte le contexte politique actuel des revendications indigènes, partent d’une attitude réflexive et critique du rôle du chercheur (Bordieu 1994). Elles tiennent également compte des idéologies, des attentes et des agendas des communautés / acteurs impliqués (Avilés González 2009).
De la préservation de la culture tangible (ex. sites archéologiques) à la revitalisation des langues et cultures mésoamérindiennes en risque d’extinction, la recherche engagée via ces nouvelles méthodes va au-delà de l’institutionnalisation folklorique du patrimoine culturel ou de sa préservation sous forme d’archives (Léonard et Avilés González sous presse). Elle cherche à mettre en valeur l’héritage culturel et à contribuer à sa réactivation. Le chercheur agit comme acteur d’un aménagement culturel co-participatif. Ce qui, d’un côté, remet en question le postulat méthodologique de neutralité du positivisme classique, et de l’autre, fait émerger les questions suivantes : qui fait quoi ? pour quoi ? pour qui ? et comment ?, aussi bien chez les acteurs locaux qu’au sein du monde académique.

11h10-11h40 ─ Approche épistémologique de savoirs amérindiens (piémont bolivien)

• Francis Ferrié – docteur en Ethnologie par Paris X- Nanterre
Qu’est-ce qu’un chercheur ? Le champ lexical occidental du terme, qui recouvre tant investigateur que savant, est-il pertinent dans un contexte d’ethnogenèse amérindienne sur le piémont bolivien ? Dans le sens très large d’investigateur, le terme conviendrait sans doute aux entrepreneurs de la renaissance ethnique du peuple Leco, qui fit appel à des domaines professionnels aussi variés qu’avocat, juriste constitutionnel, historien, géographe, linguiste, anthropologue, agronome, zoologue, spécialiste de l’environnement, économiste, politicien et lobbyiste. Alors que sous l’acception savant, il correspondrait plus au curandero (médecin, expert religieux), dont la connaissance chamanique est consultée par tous.

11h45-12h15 ─ An indigenous research as equivocation – An experience among the Guarani-Mbya

• Joana Cabral de Oliveira – Post-doctorat à l’Université de São Paulo et à l’UniversitE d’Oxford
This paper is supported by an experience of researcher training among the Guarani-Mbya people (an amerindian group, speakers of a Tupi-Guarani language). This presentation aims to discuss ethnographically how different modes of knowing and conceive the knowledge emerged from this process. The notion of equivocation, borrowed from Roy Wagner and Eduardo Viveiros de Castro, can help us to understand how this kind of context (that involves cultural policies of Brazilian State, guarani people and their demiurges, a NGO and anthropologists) enables different knowledge theories come out.
Traduction (l’intervention sera faite en anglais) :L’intervention analyse l’expérience de formation à la recherche des amérindiens Guarani-Mbya (locuteurs d’une langue Tupi-guarani). La présentation vise à réfléchir d’un point de vue ethnographique aux modes des connaissances et à la connaissance émergée dans ce contexte de formation. La notion d’équivoque (équivocation) de Roy Wagner et Eduardo Viveiros de Castro à l’appui on cherche à comprendre la contribution du contexte (les politiques culturelles de l’Etat brésilien, le peuple guarani et leurs démiurges, et les anthropologues des ONG) à la mise en évidence de différentes théories de connaissance.

12h20-12h50 ─ Le Ngenpin (maître de la parole) et l’artiste contemporain : deux nouvelles formes d’expression de la transmission de la culture et du patrimoine Mapuche (Chili-Argentine)

• Ana Guevara – doctorante LAS/EHESS
Lors de cette intervention, je souhaite mettre en évidence quelques éléments de deux parcours très différents, mais qui finalement peuvent se voir comme faisant partie du processus réflexif que deux acteurs Mapuche ont sur leur culture, leurs traditions et leur patrimoine.
Le premier, artiste contemporain, Francisco Huichaqueo, veut rendre visible la culture Mapuche au travers d’un art « engagé ». Cette forme d’expression permet, à partir d’un regard autochtone, de démontrer et d’exprimer par d’autres moyens, les aspects conflictuels auxquels sont confrontés les mapuches d’aujourd’hui.
Le deuxième exemple est celui du Ngenpin ou maître de la parole (rôle traditionnel à caractère spirituel). Il participe notamment au rituel le plus important des Mapuche, le Nguillatun et est censé transmettre les traditions du riche patrimoine Mapuche. De nos jours, un Ngenpin peut s’autoproclamer et comme dans ce cas devenir consultant et médiateur en tradition Mapuche, tant au niveau national (Chili) qu’à l’international.

Discussion finale