Retours de restitutions, Cahiers d’études africaines, n°251-252, 656 p.
Coordonné par Saskia Cousin, Anne Doquet, Alexandra Galitzine-Loumpet
En librairie le 30 novembre 2023, et en ligne sur openedition et sur Cairn (l’introduction, le femmage et les comptes rendus sont en accès intégral et les autres textes soumis à une barrière mobile de deux ans).
Alors que la restitution des biens culturels africains polarise les débats, comment faire entendre les voix du retour ? Comment désigner ces choses, objets, artefacts, biens ou oeuvres retournés ou attendus sur le continent ? Comment rendre compte des points de vue, des imaginaires et des frictions autour de leurs devenirs ? Ces interrogations traversent les 24 contributions d’autrices et d’auteurs d’Afrique et d’Europe de ce volume. Aux enjeux politiques et juridiques de la restitution succède une série d’enquêtes, menées dans ou depuis les pays du retour, et d’analyses de positionnements et de mobilisations coloniales, postcoloniales et diasporiques. La dernière partie se penche sur les muséalités et les patrimonialités bousculées par le processus en cours. Des questions de restitution aux problématiques du retour, ce numéro propose un décentrement épistémologique et méthodologique des pratiques de recherche.
Restituer les biens spoliés : ou en est-on ? Projection-débat 13 décembre 2023, salle Pixel (BU de Nanterre)
15h30-17h00 Projection du film“Restituer ?” Nora Philippe 83 minutes 17h00 -17h30 Débat avec Nora Philippe (réalisatrice, directrice d’Eurodoc)
17h30-18h30 : Retours et restitutions en cours, en débat et en loi. Sandrine Dossou (médiatrice, guide conférencière), Vincent Négri (juriste, ISP), Nanette Snoep (directrice des musées de Cologne)
18h30-19h30 : Présentation du numéro “Retours de restitution”, Cahiers d’Etudes Africaines, n°251-252: Anne Doquet (IMAF, Aubervilliers), Alexandra Galitzine-Loumpet (Sophiapol, Nanterre), Didier Houénoudé (UAC, Abomey-Calavi), Mamarame Seck (UCAD, Dakar).
Animation : Saskia Cousin (Sophiapol, Nanterre) et les étudiants du master Sociologie, Conduites de Projets Culturels – Connaissance des Publics (Nanterre). Production : PRC SAPS-CSI “Matrimoines / Restituer” et Association Hypothémuse “Restituer ?” Nora Philippe “C’est l’histoire de plus d’un siècle de pillages coloniaux et d’appropriation d’œuvres d’art par l’Europe. De combats incessants depuis l’Afrique pour les retrouver. Et de grands musées qui célèbrent les arts africains mais gardent jalousement leurs trésors. En 2018, un rapport commandité par la présidence française aux penseurs Felwine Sarr et Bénédicte Savoy provoque une déflagration. L’heure des restitutions définitives semble avoir sonné. Les pays européens se disent alors prêts à rendre. Les musées africains se multiplient et préparent les retours. Le temps de l’action, pourtant, s’étire. Le spectre colonial continue de hanter cette géopolitique complexe. Les Etats européens tiendront-ils leurs promesses?” Documentaire, 83 minutes, HD, 2021 – Cinétévé / ARTE France / TV5 Monde
“Retours de restitution” : Cahiers d’Etudes Africaines n°251-252 “Alors que la restitution des biens culturels africains polarise les débats, comment faire entendre les voix des pays du retour ? Comment désigner ces choses, objets, artefacts, biens ou œuvres, retournés ou attendus ? Comment rendre compte des points de vue, des imaginaires et des frictions autour de leurs devenirs ? Une trentaine d’autrices et auteurs d’Afrique et d’Europe examinent la géopolitique des restitutions et de ses mobilisations, le rôle des diasporas, le retour tel que saisi depuis les pays concernés et la destabilisation des certitudes patrimoniales et muséales. Des questions de restitutions aux problématiques du retour, ce numéro propose également un décentrement épistémologique et méthodologique des pratiques de recherche.” Cahiers d’Etudes Africaines n°251-252 : Retours de restitution, Ed. de l’Ehess, 656 pages, 2023.contact : saskia.cousin@parisnanterre.frPixel / grande BU de Nanterre, 2 All. de l’Université, 92000 Nanterre
10e colloque de l’ethnopôle Centre français du patrimoine culturel immatériel “Le patrimoine vivant hors-cadres. Stratégies différenciées au regard de l’Unesco et de la Convention de 2003″
le jeudi 30 novembre et le vendredi 1er décembre 2023 à Vitré.
Cet événement est organisé en partenariat avec Bretagne Culture Diversité (BCD), avec le soutien de la direction générale des Patrimoines et de l’Architecture du ministère de la Culture et de la ville de Vitré et en collaboration avec les universités Rennes 2 et de Bretagne Occidentale.
Valeurs et usages des collections et biobanques de micro-organismes
14h-17h, au Muséum national d’histoire naturelle (43 rue Buffon, Grand Amphi d’entomologie) et à distance (lien de connexion), nous aurons le plaisir d’entendre :
Bertrand Bedhom (Cytogénomique, professeur, chargé de collection, Muséum national d’histoire naturelle, Paris)
Gérer une collection de cellules de vertébrés au Muséum
Emanuele Clarizio (Philosophie, Centre d’éthique médicale, Université catholique de Lille)
Lebiobanking : aspects épistémologiques, philosophiques et éthiques
Au cours de cette troisième séance, nous aborderons les collections de micro-organismes, telles que les cellules ou les bactéries, à l’aune des valeurs qui les sous-tendent et des usages qui les légitiment. S’ensuivent des questions techniques, de stockage et d’usage, mais également éthiques, philosophiques et épistémologiques.
Les vidéos des interventions du colloque “Favoriser la visibilité et l’attractivité des patrimoines insulaires : un enjeu muséologique du XXIe siècle”, qui a eu lieu en octobre dernier à l’université de Nouvelle-Calédonie, sont à présent en ligne.
9h – accueil 9h30 – intervention de Plaine Commune 9h45 – introduction 10h15 – La fabuleuse Plaine, Jean-Michel Roy 10h45 – Antériorité, promesses d’avenir et ressource territoriale : une comparaison avec les trajectoires socio-historiques de sols agricoles dans le Val-de-Marne, Nolwenn Gauthier 10h15 – pause 11h30 – Que reste-t-il des mûrs à pêches de Montreuil ? Regard critique sur le processus de patrimonialisation des friches agricoles, Suzie Bernard 12h – Cultiver la Plaine des Vertus. Jardins populaires et jardins en lutte dans la métropole, Flaminia Paddeu 12h30 – déjeuner 14h – Portraits de jardinières des Vertus, extraits d’un documentaire en cours sur les Jardins Ouvriers des Vertus de Vincent Lapize 14h20 – Table ronde n° 1 Cultiver la Plaine, entre mémoire, patrimoine et réinvention 15h20 – pause 15h35 – Table ronde n° 2 La Plaine des Vertus, terre de culture(s), terroir d’art ? 16h35 – présentation de la cartographie sensible de Lise Terdjman 16h50 – cocktail et buffet de clôture
Projet porté par Romain Prévallet (CNRS, ArScAn et Label ICCA) et Viviane Griveau-Genest (CNRS, IRHT)
Cartographie sensible : Lise Terdjman
Informations pratiques
7 décembre 2023 de 9h à 17h à la MSH Paris Nord, salle Panoramique
Aujourd’hui, de plus en plus de centres urbains historiques sont patrimonialisés. De nombreuses actions de préservation émanent des institutions, mais également des associations, voire directement des habitants. L’intérêt grandissant pour le bâti des centres urbains met cependant en jeu, de différentes façons, les relations entre les habitants, et plus largement entre les usagers de ces espaces. Dans le sillage d’Henri Lefebvre, il est possible d’affirmer que les règles visant à préserver les architectures, voire l’ensemble d’un quartier, reconfigurent nécessairement les usages sociaux qu’ils rendaient jusque-là possibles. En d’autres termes, les dynamiques de patrimonialisation redéfinissent inévitablement les dynamiques d’appropriation des espaces par leurs habitants. Dans ce travail, nous interrogeons cette modification des modes d’appropriation de l’urbain par ses habitants en nous penchant sur le cas de la Medina de Tunis. Ce choix semble d’autant plus pertinent étant donné que les divers défis associés aux évolutions socioculturelles et urbaines des dernières décennies sont particulièrement lisibles.
L’originalité de ce travail n’est pas seulement d’analyser l’hypothèse, somme toute assez intuitive, suivant laquelle la patrimonialisation modifie nécessairement les modes d’appropriation, mais également d’essayer de chercher à comprendre de quelles façons les mécanismes d’appropriation mettent à leur tour en jeu la gestion du centre historique. Dans ce travail, nous avons donc opté pour une approche méthodologique singulière permettant d’analyser l’implication des acteurs privés dans la patrimonialisation menée par le Pouvoir public au sein de la Médina. Mieux, nous montrerons que cette implication se révèle extrêmement diverse et amène à repenser les typologies d’appropriation étudiées en tant que motrices, compositrices ou revendicatrices d’une patrimonialisation multiple.
Enfin, ce travail autour des relations entre appropriation-patrimonialisation ouvre d’autres perspectives de recherche en nous amenant à questionner les rapports de forces qui déterminent l’habiter au sein de la Médina, le droit à la ville, mais également la durabilité des modes d’habiter.
Summary :
Heritisation can be observed in numerous historic urban centres across the world. With accelerating globalization, this process appears increasingly present, with numerous actors, including governmental institutions, independent organisations and residents all participating. However, the growing interest in the built environment of urban centres – and attempts at regulating changes there – can be seen to alter the quality of relationships between residents, and more broadly between all users of these spaces in a variety of ways. Following the work of Henri Lefebvre, it may be argued that regulations aimed at preserving architectural features or even whole neighborhoods necessarily reconfigure the social uses that such areas previously made possible. In other words, heritage preservation inevitably shifts the ways in which inhabitants (and others) use historic spaces. The present doctoral thesis examines such changes in residents’ appropriation of the urban environment through a case study of the medina (old city) of Tunis. We consider that the challenges associated with the socio-cultural and urban developments of recent decades to be particularly visible in this medina’s multifaceted neighbourhoods.
The present thesis’s originality lies not only in its analysis of the hypothesis – quite intuitive, after all – that heritage development necessarily modifies modes of appropriation, but also in its attempt to understand the ways in which the mechanisms of appropriation relate to institutional management strategies for the historic centre. Our research allowed us to approach private actors’ involvement in the heritisation process, including their relationship with the authorities’ strategies for the Medina. Our fieldwork shows that this involvement is extremely diverse, leading us to a classification of three main modes of appropriation, those of the ‘drivers’, ‘composers’ and ‘claimants’.
This thesis on the relationship between appropriation and heritage opens up new perspectives for research into heritisation and the city, leading us to the question of the power relations which shape living in the Medina, the right to the city, and the sustainability of the different forms of dwelling observable in this very specific urban area.
Composition du jury :
Maria GRAVARI-BARBAS, Professeure des universités, Université Paris Panthéon-Sorbonne, Rapporteure
Claudine BATAZZI, Professeure des universités, Université Côte d’Azur, Rapporteure
Justin MCGUINNESS, Associate Professor, AUP, Examinateur
Pierre LECLERCQ, Professeur, ULG, Examinateur
Sylvie MERVIEL-LELEU, Professeure des universités, UPHF, Examinatrice
Mohamed-Anis GALLAS, Chargé de cours, UMONS, Examinateur
Adnène BEN NEJMA, Architecte en chef, Institut National du Patrimoine de Tunisie, Invité
Hafida BOULEKBACHE, Professeure des universités, UPHF, Directrice de thèse
Damien DARCIS, chargé de cours, UMONS, Directeur de thèse
Campus Condorcet et/ou Musée du quai Branly-Jacques Chirac
Ces journées d’études proposent d’ouvrir un dialogue pluridisciplinaire et comparatif sur les usages de la notion d’authenticité en sciences sociales et humaines. L’objectif n’est pas d’établir une méthode pour débusquer des contrefaçons, démasquer des faussaires ou mettre en lumière les traditions inventées qui peuplent notre monde social. Il s’agira tout d’abord de s’interroger sur ce que la « chasse à l’authentique » (Lemonnier 1999) fait aux cadres d’analyse des domaines d’exercice de la preuve, y compris ceux de disciplines aussi variées que l’histoire, l’anthropologie, l’archéologie, la sociologie ou encore la philosophie. Nous tenterons ensuite de saisir comment la quête d’authenticité oriente les pratiques et les discours des acteurs sociaux : quels enjeux de légitimité, rapports de pouvoir et pratiques de sociabilité mobilise-t-elle ? Enfin, en contrepoint, nous nous demanderons s’il existe des espaces où l’authenticité n’est pas une catégorie opérante.
Pour répondre à ces questions, nous partons d’une définition élémentaire de l’authenticité privilégiant à la fois sa qualité relationnelle et sa dimension performative. En effet, il est d’usage d’appréhender l’authenticité au regard d’un original, d’une réalité, d’un modèle, voire d’un idéal qui préexiste à l’objet de notre évaluation. Il en va ainsi des récits du passé qui restituent avec justesse des faits tels qu’ils se seraient véritablement déroulés, en reconstituant les actions historiques au plus près. Leur cachet d’authenticité repose sur l’adéquation de leurs énoncés avec une réalité objective et incontestable qu’aucun intérêt particulier ne viendrait entacher. De même, sont dits authentiques les comportements et les paroles qui traduisent fidèlement les pensées et les sentiments de l’individu qui les exprime. D’après ce paradigme, la présentation de soi au monde doit être dans un rapport d’équivalence avec les états intérieurs. Être soi-même, être « authentique », c’est donc agir en conformité avec ses principes, ses opinions et ses aspirations qui constituent des vérités premières (Romano 2020). Enfin, dans le domaine de l’art, une œuvre est qualifiée d’authentique lorsqu’elle est le produit original d’une intériorité et d’une technique singulières attribuées à un « auteur » ou à un groupe social qui constitue à nos yeux une « culture ». Loin d’être fixée une fois pour toutes, cette relation est l’objet d’incessantes redéfinitions, comme dans le domaine des arts qualifiés de « primitifs » dont l’appréciation varie à la fois en fonction de la disponibilité des objets sur le marché et des affects des collectionneurs (Derlon & Jeudy-Ballini 2011). La notion d’authenticité peut ainsi paraître insaisissable, vulnérable voire « suspecte » (Heinich 2014). Le flou qui l’entoure conduit à s’interroger sur sa pertinence en tant que catégorie analytique (Fillitz & Saris 2012, Theodossopoulos 2013). Si pour certains, la labilité de la notion constitue un argument en faveur de son abandon (Reisinger & Steiner 2006), pour d’autres elle ne mine en rien sa portée heuristique (Cravatte 2009).
L’authenticité s’inscrit aussi dans un régime hiérarchique de valeurs qui oriente en retour notre jugement et nos actions. L’étymologie du terme renvoie d’ailleurs à la notion d’autorité car en grec, αὐθεντιϰὸς peut être traduit par « qui consiste en un pouvoir, une autorité absolus » (Liddell, Scott, Jones Ancient Greek Lexicon). L’authenticité de toute chose ou pratique sociale, de tout discours ou comportement individuel est sujette à un système de preuves qui en détermine le statut, l’usage et le champ d’action. L’authenticité d’un artefact doit donc être certifiée par une expertise institutionnelle qui fait autorité (Roque 2015). Juristes, historiens de l’art, ethnologues et archéologues sont autant d’arbitres de l’authenticité. Ainsi, un soupçon d’inauthenticité peut affaiblir la cote d’une œuvre d’art et compromet sa place au sein d’un musée – institution de validation par excellence. Bien plus, la révélation qu’un objet est un « faux » peut heurter notre sensibilité, le ternir d’une certaine vulgarité (Pasztory 2002) ou lui retirer son pouvoir de fascination, le laissant « désamorcé », « vide » ou « sans âme » (Derlon & Jeudy-Ballini 2011). De même, dans l’espace contractuel de l’économie marchande, la loi condamne sévèrement l’émission de « fausses » monnaies car seul un acteur légitime – l’État – peut produire une monnaie qui sert d’unité de valeur dans sa sphère de souveraineté. Dans le domaine juridique, lorsque des États conditionnent l’attribution de droits à une appartenance ethnique, ils instituent des catégories identitaires en réalités essentialistes et établissent par là-même des critères officiels qui dévaluent toutes autres expressions culturelles, perçues dès lors comme contaminées ou corrompues. Nombreux sont les chercheurs, autant que les acteurs à la marge des institutions dominantes, à exprimer leur trouble face à de tels dispositifs d’authentification érigés en seules vérités légitimes (Pomaro 2017, Wittersheim 1999). Rappelons enfin que la valorisation elle-même de l’authenticité est relativement récente (Trilling 1994). Si elle occupe une place importante dans le monde occidental depuis le XIXe siècle, il n’en a pas toujours été ainsi comme en témoigne l’émergence de la question, devenue obsessionnelle, du « faux » en art (Lenain 2011) et ce qui, par conséquent, rend anachronique la quête de versions « originales » dans le domaine de la peinture ou de l’opéra baroques (Talon-Hugon 2014).
Dans ce spectre de valeurs, les facettes de l’authenticité sont fréquemment opposées à des antonymes plus ou moins dépréciatifs selon le contexte : réalité/artificialité, vrai/faux, vérité/mensonge, original/imitation, prototype/copie, autorité/illégitimité, beauté/vulgarité, intégrité/corruption, etc. A partir de ce constat sommaire, nous envisageons d’articuler la réflexion autour de trois grandes thématiques. Ces pistes non-exhaustives seront examinées à la lumière d’études de cas empiriques. En examinant les pratiques et les discours, nous accorderons une importance particulière à la terminologie utilisée par les acteurs, aux relations d’opposition que la notion plurivoque d’authenticité entretient avec ces antonymes, ainsi qu’aux affinités qu’elle présente avec d’autres termes plus proches avec lesquels elle est parfois confondue. Comment dire l’authenticité ? Comment se déclinent, en différents lieux, contextes, mais aussi dans d’autres langues, les jeux d’opposition et de complémentarité entre les termes qui s’inscrivent dans le champ sémantique évoqué ici ? Qu’est-ce-que la traduction fait à cette notion et fait-elle toujours sens ?
Axes thématiques
Épistémologies de l’authenticité
Qu’est-ce que la recherche d’authenticité fait aux savoirs experts et institutionnels ? Comment affecte-elle les différentes étapes de l’enquête, depuis la collecte des matériaux, leur sélection, leur traitement et leur interprétation ? Ces questions couvrent tous les régimes de preuves, aussi bien dans le domaine scientifique que religieux. Les contributions pourront ainsi chercher à identifier les angles morts des procédures scientifiques. Que tente de reconstituer l’anthropologue qui observe un rituel dont les descriptions ethnographiques précédentes ne coïncident pas avec les faits auxquels il assiste ? Faut-il en évacuer les dissonances pour n’en extraire qu’une substance a priori authentique ? Que faire des témoignages mémoriels qui contredisent l’histoire documentée ? Comment déterminer le statut d’une monnaie ancienne, pâle copie de la devise officielle, mais dont les usages n’ont pas été consignés ? En écho à l’analyse scientifique, nous explorerons également les dispositifs de mise à l’épreuve élaborés par d’autres experts : dans le domaine religieux, par exemple, où l’authenticité de reliques, d’expériences visionnaires ou spirites, suscite des débats qui peuvent favoriser l’invention de nouvelles méthodes et techniques probatoires (Claverie 1990, Sorrentino 2018). Si des désillusions peuvent être éprouvées lorsqu’une falsification est démasquée, d’autres modes de véridiction viennent parfois les contredire pour asseoir une croyance (Charuty 1999, Delaplace 2021), mais quels sont-ils ?
Pratiques, discours et acteurs sociaux : pourquoi l’authenticité ?
Parallèlement au monde de l’expertise, comment les acteurs sociaux construisent-ils des objets, des comportements et des valeurs qu’ils revendiquent comme authentiques ? Nous chercherons à définir les sphères d’échanges et les espaces socioculturels dans lesquels les récits sur l’authenticité sont produits et circulent, que ce soit à la marge des États ou, bien au contraire, lorsqu’ils participent à des manières hégémoniques d’être au monde. Quels critères sont retenus pour forger l’authenticité ? Quels sont les procédés narratifs, techniques et/ou symboliques mobilisés afin de construire l’authenticité d’objets, de pratiques, d’identités ? Quelle est la place des émotions et des affects dans ces dynamiques ? Comment la fabrique fluctuante de l’authenticité participe-t-elle à consolider ou, au contraire, à affaiblir d’autres acteurs sociaux ? Et à qui s’adressent de telles revendications ? Ces questions pourront notamment être abordées à partir de l’analyse de situations de conflits ou de débats entre des acteurs sociaux et/ou institutionnels qui défendent des perspectives divergentes sur l’authenticité. Enfin, un autre point digne d’être exploré concerne les expérimentations menées autour de la porosité des frontières de l’authenticité. Que se passe-t-il lorsque des expositions muséales consacrées à des « faux » révèlent au public les incertitudes et les erreurs d’attribution des experts ? Ou lorsque des artistes, par le biais du canulard, de la copie, voire du plagiat, jouent délibérément avec les limites de la notion d’auteur ? Ces explorations renforcent-elles, malgré tout, la valeur accordée à l’authenticité ou remettent-elle en question sa légitimité pour proposer un nouveau paradigme ?
Les espaces inopérants de l’authenticité
Existe-t-il des situations, des sphères d’échange et des mondes sociaux où l’authenticité n’est pas, ou plus, une valeur supérieure ni même pertinente ; où il n’est pas attendu que les interactions ordinaires expriment des « réalités » individuelles qui préexisteraient à leur mise en acte ? Dans le domaine du numérique, par exemple, les identités sont-elles nécessairement de fausses constructions, fantasmées et mensongères, qui n’appartiendraient qu’à un monde « virtuel » par opposition au « véritable » monde social ? Catégoriser ainsi les réseaux sociaux n’explique en rien ni la popularité des identités virtuelles, trivialisées en échappatoires, ni ce qui se joue dans ces espaces de sociabilité. De même, les « apparences » sont-elles nécessairement trompeuses ? Le terme désigne un travail social et cosmétique visant à dissimuler l’intériorité ou la physicalité d’un individu qui prétendrait ainsi être quelqu’un d’autre. Cette description, pourtant, ne vaut que s’il est attendu que notre présentation au monde soit conforme à un idéal biologique et psychologique validé socialement. Mais existe-t-il des lieux, des cultures et des « régimes ontologiques » (Descola 2005) où cette conformité n’est pas signifiante ? Si tel est le cas, ces exemples remettent-ils en question l’universalité des théories interactionnistes ?
Calendrier
Les propositions de communication en français ou en anglais devront comprendre un titre, la problématique et la méthodologie de l’étude de cas en 5000 signes maximum, espaces compris. Elles mettront l’accent sur l’analyse de données historiques inédites, de matériaux ethnographiques ou archéologiques de première main. Le document indiquera le nom, prénom, coordonnées et institution de rattachement des intervenants.
Appel à contribution pour le dossier thématique n° 9 :
Le patrimoine colonial urbain, une histoire mémorielle (1945-2024).
Ce dossier propose d’approfondir la réflexion sur les relations que les sociétés entretiennent avec le patrimoine colonial urbain depuis le milieu du XXe siècle. Au terme d’un long processus, la notion de patrimoine a pu être définie au sein du monde occidental, comme un héritage commun reposant sur la réalité physique de ses objets et donnant lieu à expertise. À ce titre, il bénéficie d’une reconnaissance juridique légitimant sa sauvegarde, de la mise en œuvre d’actions publiques pour l’étudier, le conserver, le transmettre de générations en générations. Il peut conduire à des formes de reconnaissance sentimentale, à la mise en place de rituels spécifiques, voire à des mobilisations sociales. La notion n’a cessé de s’élargir depuis les années 1980 et sa grande fluidité complexifie l’approche. L’extension du champ patrimonial a également gagné le niveau international. Le patrimoine dans la définition de l’UNESCO peut être matériel, immatériel, naturel, culturel, mixte, et de très nombreuses études, pour partie issues de l’anthropologie, ont rendu compte de cette évolution. En outre, l’existence de mouvements de patrimonialisation ou, à l’inverse, de destructions, de changements de fonction ou d’abandon dans l’indifférence, tout comme les remises en question, voire les rejets, à l’égard de la notion même de patrimoine, modifient la manière d’appréhender les questions patrimoniales.
Or, un certain nombre d’éléments de l’espace public urbain (bâtiments, statuaire, fontaines, paysages, odonymie…), issus de la colonisation européenne, et ce sur plusieurs continents, sontau cœur de débats mémoriels parfois virulents (enjeux relatifs à la domination ou à la violence coloniales) et, ce faisant, d’interrogations, de controverses, sur ce qui est patrimonialisable ou ce qui doit être dépatrimonialisé. Destructions, déboulonnages de statues illustrent de façon spectaculaire ces tensions mémorielles aussi bien dans les nations issues de la décolonisation que dans les anciennes puissances impériales et appellent une analyse comparée dans le temps et dans l’espace.
En se centrant sur l’espace public urbain depuis 1945, moment où le processus planétaire de décolonisation s’enclenche, l’objectif de ce dossier d’histoire culturelle est de faire progresser une approche historienne mêlant des études sur les acteurs, les représentations et les pratiques patrimoniales avant et après les indépendances. Il vise à mettre en exergue des évolutions dans la perception de ce patrimoine, des moments de rejet, d’indifférence, d’oubli, d’instrumentalisation politique ou économique. L’accent sera mis sur le croisement entre les interrogations relatives aux mémoires des passés coloniaux et les questionnements sur ce qui est susceptible d’entrer ou non dans le cadre patrimonial, y compris sous un angle mémoriel conflictuel.
L’attention pourra plus particulièrement se porter sur :
1/ les processus de patrimonialisation ou, au contraire, de dépatrimonialisation avant et après les indépendances, à partir d’exemples pris sur tous les continents ;
2/ les acteurs de ces processus, leurs conditions et les objets sur lesquels ils portent (productions architecturales publiques ou privées, places, parcs et jardins, statuaire et odonymie) ;
3/ les débats liant les questions patrimoniales et mémorielles dans leurs dimensions coloniale et post-coloniale.
Direction scientifique : Françoise Taliano-des Garets, Didier Nativel
Quelques repères bibliographiques :
Hamady Bocoum et Bernard Toulier, « La fabrication du Patrimoine : l’exemple de Gorée (Sénégal). In Situ. Revue des patrimoines », février 2013, no 20.
Chiara Bortoletto, « L’UNESCO comme arène de traduction. La fabrique globale du patrimoine immatériel », Gradhiva, 2013, 18 : 50-73.
Daniel Fabre, Emotions patrimoniales, MSH, ministère de la Culture, Paris, 2013.
Emmanuel Fureix, « Déboulonnages et dévoilements : l’histoire en morceaux ? », Écrire l’histoire, 20-21 | 2021, mis en ligne le 01 septembre 2022.
Alain Godonou, Christine Mengin, Jean-Pierre Duprat (dir.) Porto-Novo patrimoine et développement, PUS Ecole du patrimoine africain, 2015.
Odile Goerg, Xavier Huetz de Lemps, La ville coloniale (XVe-XXe siècle), Histoire de l’Europeurbaine 5, Jean-Luc Pinol (dir.), Paris, Seuil, 2003.
Charles Goldblum, « Réflexions à propos du patrimoine urbain en Asie du Sud-Est, sur le versant de l’« UNESCO-isation » », Moussons, 36 | 2020, 35-51.
Maria Gravari-Barbas et Sylvie Guichard-Anguis (dir.), Regards croisés sur le patrimoine dans le monde à l’aube du XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2003.
Remise première version des articles : 1er mai 2024
Retour des expertises des articles : 1er juin 2024
Remise version 2 par les auteurs : 1er juillet 2024
Remise des articles complets (50 000 signes environ espaces compris) : 31 juillet 2024
Publication du numéro 9 de la revue : 30 septembre 2024
Call for contributions for thematic file n°9
Urban colonial heritage, a memorial history (1945-2024).
This file proposes to deepen the reflection on the relationships that societies have maintained with urban colonial heritage since the mid-20th century. At the end of a long process, the notion of heritage was defined in the Western world, as a common heritage based on the physical reality of its objects and giving rise to expertise. As such, it benefits from legal recognition legitimizing its preservation and from the implementation of public actions to study it, conserve it, and transmit it from generation to generation. It can lead to forms of sentimental recognition, the establishment of specific rituals, or even social mobilizations. The notion has continued to expand since the 1980s and its great fluidity complicates the approach. The extension of the heritage field has also reached the international level. Heritage in the UNESCO definition can be tangible, intangible, natural, cultural, mixed, and many studies, parts of which derived from anthropology, have reported on this evolution. Furthermore, the existence of movements of heritage or, conversely, of destruction, changes of function or abandonment in indifference, as well as the questioning, even rejection, with regard to the very notion of heritage, modify the way of understanding heritage issues.
However, a certain number of elements of urban public space (buildings, statuary, fountains, landscapes, odonymy, etc.), resulting from European colonization, and present on several continents, are at the heart of sometimes virulent memorial debates (regarding issues pertaining to colonial domination or violence) and, thus, of questions and controversies, about what is heritageable or what must be depatrimonialized. Destructions and unbolting of statues spectacularly illustrate these memory tensions both in the nations resulting from decolonization and in the former imperial powers and call for a comparative analysis in time and space.
By focusing on urban public space since 1945, when the global process of decolonization began, the objective of this cultural history file is to promote a historical approach that combines studies of actors, representations and heritage practices before and after independence. It aims to highlight changes in the perception of this heritage, moments of rejection, indifference, oversight as well as political or economic exploitation. The emphasis will be placed on the intersection between questions relating to the memory of colonial pasts and reflections on what is or is not likely to be included in the heritage framework, including from a conflicting memorial angle.
Particular attention will be paid to:
1/ the processes of patrimonialization or, on the contrary, depatrimonialization before and after independence, using examples from every continent;
2/ the actors involve in these processes, their conditions and the objects on which they relate (public or private architectural productions, squares, parks and gardens, statuary and odonymy);
3/ debates linking heritage and memory issues in their colonial and post-colonial dimensions.
Hamady Bocoum et Bernard Toulier, « La fabrication du Patrimoine : l’exemple de Gorée (Sénégal). In Situ. Revue des patrimoines », février 2013, no 20.
Chiara Bortoletto, « L’UNESCO comme arène de traduction. La fabrique globale du patrimoine immatériel », Gradhiva, 2013, 18 : 50-73.
Daniel Fabre, Emotions patrimoniales, MSH, ministère de la Culture, Paris, 2013.
Emmanuel Fureix, « Déboulonnages et dévoilements : l’histoire en morceaux ? », Écrire l’histoire, 20-21 | 2021, mis en ligne le 01 septembre 2022.
Alain Godonou, Christine Mengin, Jean-Pierre Duprat (dir.) Porto-Novo patrimoine et développement, PUS Ecole du patrimoine africain, 2015.
Odile Goerg, Xavier Huetz de Lemps, La ville coloniale (XVe-XXe siècle), Histoire de l’Europeurbaine 5, Jean-Luc Pinol (dir.), Paris, Seuil, 2003.
Charles Goldblum, « Réflexions à propos du patrimoine urbain en Asie du Sud-Est, sur le versant de l’« UNESCO-isation » », Moussons, 36 | 2020, 35-51.
Maria Gravari-Barbas et Sylvie Guichard-Anguis (dir.), Regards croisés sur le patrimoine dans le monde à l’aube du XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2003.
Florent Molle soutiendra sa thèseL’universalisme des musées à l’épreuve de la participation le lundi 4 décembre à 14h à l’Institut National du Patrimoine (2 rue Vivienne, 75002 Paris), en salle Braudel-David Néel.
Cette thèse, dirigée par Rémi ASTRUC & Olivier SCHINZ, a été menée à l’Université Cergy Paris, au sein de l’EUR Humanités, Créations, Patrimoine, dans le domaine des Études patrimoniales.
Elle sera soutenue devant un jury composé de :
Rémi ASTRUC – Professeur de Lettres, Cergy Paris Université.
François MAIRESSE – Professeur, Université Sorbonne Nouvelle, Paris-3.
Anik MEUNIER – Professeure, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Olivier SCHINZ – Chargé de projet, Ville de Neuchâtel
Émilie SITZIA – Professeure, University of Amsterdam, Art History / Professeure associée, Maastricht University, History.
Résumé :
Cette thèse interroge la manière dont la participation dans les musées, et plus particulièrement celle des communautés-sources au sein des musées de société, remet en cause le modèle universaliste des institutions muséales.
La participation a été promue dans le monde des musées principalement par l’écomuséologie et la « Nouvelle Muséologie » à partir des années 1970, poursuivant l’ambition d’une implication des musées dans le développement et l’éducation populaire de leurs territoires d’implantation. Par la suite, la montée en puissance des volontés institutionnelles de démocratisation de la culture ont permis l’avènement d’une politique culturelle qui s’est davantage articulée autour de la prise en compte des besoins des publics des musées. Parallèlement à ce mouvement d’inclusion des publics, une critique universitaire émanant des études postcoloniales, féministes et plus largement des études subalternes a émergé, à partir des années 1980, pour remettre en cause la neutralité du musée et son autorité.
Ce sont ces lignes de forces, la pensée écomuséologique, les études critiques et les ambitions démocratiques qui se rangent aujourd’hui en faveur de la participation des communautés-sources au fonctionnement du musée. Néanmoins, le réexamen de la définition des musées par l’ICOM en 2019 a fait émerger une opposition d’une partie de la communauté muséale à la participation des communautés. Il a notamment été reproché à la participation de mettre en péril la scientificité et la crédibilité des musées au profit d’une politisation du discours muséal.
Cette situation a révélé un paradoxe entre l’ambition universaliste du musée et sa volonté d’inclure les paroles minoritaires au discours muséal.
Cette thèse s’intéresse aux expressions de cette contradiction et s’appuie sur l’examen des modalités de mise en place d’une démarche participative pour la conception d’une exposition, dédiée à l’histoire sociale et politique du VIH/sida, au Mucem.
L’étude de cette démarche permet de mettre en exergue la manière dont ces valeurs peuvent s’opposer dans les pratiques. Cette contradiction vient ainsi interroger la posture des professionnels de musée comme le positionnement des institutions patrimoniales.
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