Séminaire Non-lieux de l’exil “Arts, conflictualité et émancipation / paysages écrits de l’exil.” – 5 juin 2024/visio – Inalco

Non-lieux de l’exil

La séance Frontières naturelles / frontières naturalisées à lieu le 29 mai (17-20h, Amphi 2 Inalco), la prochaine et dernière de l’année le 5 juin 2024, Arts, conflictualités et émancipation | Paysages écrits de l’exil.

8ème séance des Non-lieux de l’exil, an 14, dans le cadre de la thématique 2023-2024 : “Exil, conflictualité et émancipation”, en partenariat avec UXIL et l’axe 1 du CESSMA (UMR 245)

5 juin 2024, 17h-20h, Lieu : CESSMA, Université de Paris Cité, bâtiment Olympe de Gouges (Métro/ RER François Mitterrand)

Entrée libre. En hybride pour les non-résident·es en Ile-de-France. Attention, les doctorant.e.s de l’E.D. 396 de l’Université de Paris Nanterre doivent s’inscrire auprès de Saskia Cousin. Lien zoom  https://spaces.avayacloud.com/spaces/653a58eba9e06021cb26dfa3 

Avec :

·       Filippo FURRI, anthropologue (ICM |MoCoMi)

·       Bahar MAJDZADEH, artiste et chercheuse (Université Aix-Marseille, Inspe) 

·       Eyal SIVAN, cinéaste, essayiste et chercheur

Discutante : Alexandra Galitzine-Loumpet (CESSMA, ICm)

Coordination Eugénia Vilela, philosophe, Institut de Philosophie, Université de Porto et Léo Manac’h, doctorant en anthropologie, Ceped, U. de Paris-Cité, ICM

Argumentaire

Penser les luttes de l’exil par la création artistique signifie penser la question de la conflictualité et de l’émancipation intrinsèque aux pratiques artistiques en exil et sur l’exil. Cela suppose d’appréhender la question de la violence immanente à l’expérience de l’exil par les langages artistiques qui se produisent dans des diverses situations exiliques et qui s’articulent à des différentes « espèces d’espaces » (Pérec 1974) – dans un espace-territoire ou dans un espace en déplacement. Chaque personne en exil écrit un paysage unique sur la surface des espaces traversés et, se confrontant à des formes cartographiques qui mettent en scène l’exil depuis un espace, cette écriture devient une « cartographie vitale ».

Dans cette séance, mettant en perspective la cartographie comme une forme d’écriture qui se joue dans la conflictualité des espaces de l’exil, on aimerait penser, sur un plan de multiples temporalités sensibles, les paysages écrits par les luttes des personnes en exil, à travers différentes formes d’expression artistique et, parallèlement, penser les cartographies biopolitiques de la gestion des corps vivants et de la mort des personnes en exil et en migration. 

Intervenant·es

Filippo FURRI est anthropologue et chercheur à l’ICM (MoCoMI). Il est membre du réseau Migreurop et travaille au sein de divers projets de recherche-action à propos de l’accueil local des migrants et sur les réseaux de villes solidaires. Il porte également un grand intérêt aux morts et disparus en migration au travers de divers projets pour des ONG et des associations, comme le Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR), et au sein de recherches sur la gestion des corps, par exemple à Catane en Sicile avec l’anthropologue Carolina Kobelinsky, mais aussi à Vintimille sur la basse frontière italo-française avec l’anthropologue Françoise Lestage. C’est avec ce dernier terrain qu’il participe à l’enquête Morts Covid en Migrations (MoCoMi). Il a récemment publié avec Carolina Kobelinsky Relier les rives. Sur les traces des morts en Méditerranée aux éditions de La Découverte en 2024 et « Rêve et fantômes de ceux qui reçoivent » dans l’ouvrage Dessine moi… un fantôme ? Traces et travail du fantôme paru aux éditions du Champ social en 2023.

Bahar MAJDZADEH est une artiste-chercheuse iranienne qui vit et travaille entre Paris et Marseille. Après avoir soutenu en 2019 sa thèse en Art (Recherche et création) à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle est actuellement Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) à l’Université Aix-Marseille (Inspe). Elle poursuit une démarche de “recherche création” qui implique une pratique théorisée. Elle adopte une approche multimédia à la croisée des arts plastiques et des arts numériques. Ses projets hybrides font appel à la cartographie sensible, à l’image photographique, au son, le volume, au dessin ou encore à la vidéo et à l’animation. Alors que dans cette approche interdisciplinaire le processus créatif demeure l’instrument principal, l’écriture est appréhendée comme une méthode de recherche. Elle vise à enrichir notre connaissance et notre compréhension à travers une enquête sensible. 

http://www.mapoftheabsentees.nethttps://www.youtube.com/watch?v=NqIw5IQr5LE

Léo MANAC’H est doctorant en anthropologie (Ceped, U. de Paris, Institut Convergences Migrations), ses travaux portent sur les effets de la violence des politiques migratoires sur les subjectivités des personnes étrangères et sur l’organisation de résistances en prise avec le contexte répressif français. Sa thèse est consacrée à l’étude des mobilisations pour la défense des droits des personnes étrangères malades dans un contexte de restrictions progressives du droit au séjour pour soin.  Parmi ses dernières publications : « “Pouvons-nous être amis ?” Nommer la relation entre bénévoles et exilés dans un Prahda » dans l’ouvrage collectif Lingua (non) grata – Langues, Violences et résistances dans les espaces de la migration (dir Alexandra Galitzine-Loumpet et Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, Inalco, 2022.) et  « L’enfermement des personnes étrangères en France : une clinique du hors-lieu ? Perspectives comparatives entre psychanalyse et anthropologie » (Revue Recherches en psychanalyse, 2021 avec Amira Yahiaoui).

Eyal SIVAN est cinéaste, essayiste et chercheur indépendant basé à Marseille. Il a réalisé plus de 15 documentaires politiques internationalement récompensés et en a produit de nombreux autres. Ses travaux cinématographiques ont été montrés dans des festivals prestigieux et régulièrement exposés dans d’expositions d’art à travers le monde. Parallèlement à ses activités cinématographiques et à ses recherches, il est un conférencier régulier de master classes et d’enseignement en ‘Recherche artistique dans et à travers le cinéma et les pratiques visuelles’, et également sur le conflit israélo-palestinien, le cinéma documentaire et l’éthique, la représentation des crimes politiques, l’utilisation politique de la mémoire. Il est le fondateur et directeur artistique de la société de production et de distribution de films Momento! et il a co-dirigé le programme de maîtrise en cinéma, vidéo et nouveaux médias au School of Arts and Digital Industries (ADI), à l’Université d’East London (UEL), puis été  conseiller au programme de Master Cinéma à la Netherlands Film Academy. Il a conçu et dirigé un master tant que professeur principal et directeur de recherche en cinéma à Amsterdam University of the Arts (AhK).

Eugénia VILELA est philosophe, professeure au Département de Philosophie de la Faculté de Lettres de l’Université de Porto (Portugal), et Directrice du Groupe de recherche Esthétique, Politique et Connaissance de l’Institut de Philosophie de l’Université de Porto (FCT). Auteur de conférences et textes dans le domaine de la philosophie contemporaine et des arts, elle a publié, parmi d’autres textes dans des œuvres collectives, Silences Tangibles. Corps, résistance et témoignage dans les espaces d’abandon contemporains (Afrontamento, 2010), Borders, Displacement and Creation. Questioning the Contemporary (FLUP, 2018), Esthétique et Arts. Fragmentations (FLUP, 2019). Directrice des collections «Estética, Política e Artes» et «Máquinas de Guerra |Filosofia e Arte», Editions FLUP. Elle est membre du Programme Non-lieux de l’exil, du Comité Scientifique du Réseau International TERRA-HN et chercheuse associée au CRTD du CNAM. Son travail se développe dans l’espace d’intersection entre la philosophie politique contemporaine, l’esthétique et l’art.

Cette année Non-lieux de l’exil est conçu en partenariat avec  UXIL – L’université en exil / Campus Condorcet,  l’Institut Convergences Migrations  (Programme Co-Front),  l’ED 396 Université de Paris-Nanterre, le Sophiapol (Université de Nanterre), le GERiiCO (Université de Lille), le  CESSMA (UMR 245),  et le  groupe de recherche Aesthetics, Politics & Knowledge de l’Institut de Philosophie de l’Université de Porto.Les séances sont élaborées par deux membres de l’équipe dans le cadre d’une thématique générale, débattue collectivement –. Des journées d’études et manifestations sont également organisées en collaboration avec d’autres partenaires.

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